La quête de Ducipe

Alors que la hobbit s'apprêtait à passer la porte de l'auberge, elle entendit la voix du tenancier du bar qui s'adressait à elle.

" Et bien, demoiselle, vous partez ? J'espère que l'ambiance vous a plu, et n'oubliez pas de vous acquiter du prix de nos services. "

Reconnaissant la voix du tenancier du bar, Ducipe se retourna. Elle l'avait complètement oublié celui-la !
Mais il s'était montré très aimable et Ducipe avait l'intention de repasser à l'auberge dans la soirée pour lui régler ce qu'elle lui devait ou bien pour y passer la nuit à nouveau... elle n'en savait rien...du moins pas encore.
"Tout dépend de ce que je vais faire aujourd'hui"
"Mais le tavernier me fera-t-il confiance ?" se demanda-t-elle tout en se disant qu'à place elle ne l'aurait pas fait.
Elle décida de jouer la carte de l'honnêteté et fit part de ses intentions au tavernier.

"Et si ça ne lui convient pas, je pourrai toujours lui laisser une garantie", se dit-elle portant instinctivement sa main à sa dague, seul objet de valeur qu'elle possédait.

[HRP : J'ai changé d'arme]

Ducipe : {Jet de Charisme : 24}
Aubergiste : {Jet de volonté : 12}

Le tavernier acquiessa d'un air bienveillant. Il semblait que Ducipe lui inspirait confiance, et puis si Uztheyes l'acceptait, elle ne pouvait pas être bien mauvaise, se dit ce dernier.

Ledit Uztheyes quitta à ce moment là l'enceinte de la taverne et disparut dans la rue d'un bon pas.
Ducipe, lorsqu'elle franchit à son tour le seuil de l'auberge, nota que celle ci se trouvait en sur le long d'une grande avenue : à gauche elle pouvait retourner dans la direction de la grande rue où elle avait rencontré le tailleur de gemmes, elle y trouverait probablement de grands marchands et des instituts administratifs. A droite, le passage semblait moins fréquenté. Sans doute cela menait-il à des quartiers d'habitation parsemés de petits commerçants et ateliers. Les elfes des roches étaient connus pour apprécier la tranquilité, aussi se terraient-ils parfois loin de l'agitation pour travailler en toute quiétude. En tout cas, il restait du temps à Ducipe pour explorer ce qu'elle voulait.

A vrai dire, les enfants-elfes qui étaient passés a côté d'elle étaient nettement plus petits que Ducipe. Elle avait fait tombée la carte que lui avait donnée Uzteyes et s'était baissé pour la ramasser, ce qui avait donc donné l'impression à cette bande de gamins d'être plus grands qu'elle !

" Je dois faire au moins 5 centimètres de plus que ces mioches! " grogna-t-elle tout en hésitant à se retourner pour vérifier.

Finalement elle continua sa route et entra dans la première "boutique" qu'elle croisa. Elle ne put cacher son étonnement face à -

" Etonnement ? mon horreur oui ! "

Ah...euh...pardon. Donc ellle ne put cacher son horreur face à des créatures aussi...

" aussi laides, faut dire les choses comme elles le sont... ces créature sont abominables ! "

Bof... je les trouve pas si mal que ça moi ! M'enfin si tu le dis...

Elle grimaça à la vue de ces créatures aussi adorables ( niark, niark ! ) avec leur peau orange, et leur cheveux rougeâtres qui laissaient penser qu'ils étaient tombés dans un chaudron de lave quand ils étaient petits.

" Et qui en dit surtout un long sur la surveillance des parents", marmonna Ducipe qui commençait sérieusement à agacer le narrateur.

Mais ce que Ducipe ignorait c'est que ces créatures n'étaient pas des elfes de roches membres de l'association "enfants mal traités", mais des elfes de laves, une race elfique à part entière...
Ducipe les observa quelques temps négocier avec un ou deux clients, et fit un rapide tour dans la boutique pour voir la marchandise dont ils disposaient.

Au bout de quelques minutes, Ducipe décida qu'on l'avait ignorée depuis suffisamment longtemps. Et s'adressant aux elfes elle lança d'un ton se rapprochant assez de la politesse :
- Bonjour à vous elfes !
Je me présente. Ducipe Aim, fille de l'illustre Gozorich Aim dont, comme tant d'autres, vous avez sans doute eu affaire dans le passé...Elle marqua un temps de pause, son regard flottant dans l'air quelques secondes.
Puis feignant de revenir soudain à la réalité elle reprit :
- Oui c'est le mot adéquat...dans le passé. Car je vous apporte une bien triste nouvelle mes amis... Elle s'arrêta une nouvelle fois, inspira profondemment et annonça sur un ton théâtral :
- Mon pauvre père est décédé voila un mois.

Ne voyant aucune réaction de leur part elle poursuivit son récit outrancier.
Il est mort dans d'atroces circonstances... Ah ! Aurai-je la force de le dire ? Oui, il le faut, je vous dois la vérité à vous qui êtes... étiez des relations de longue date... Elle se mordit la langue, regrettant immédiatement ces dernières paroles. En effet, leur visage ne les trahissant pas, elle n'avait aucune idée quant à l'âge qu'ils pouvaient bien avoir, et encore moins de celui de leur commerce.
C'est pourquoi elle enchaîna rapidement d'un ton qui se voulait outragé :
- Il est mort noyé par un homme qui avait prétendu être son ami. Sale escorc ! Mon père lui avait prêté une grosse somme d'argent voila bien des années. Et ne pouvant la lui rendre il le captura une nuit, le ligota et l'emmena dans la forêt de Nao Thalen... Et la...il ..il le jeta dans les eaux glaciales du lac qui s'y trouve et dont Balnior seul connait les sinistres crétaures pouvant bien y résider !
Mais je me suis promis de me venger de ce chimère ! Elendar m'en est témoin ! s'enflamma-t-elle.

Se rappelant soudain du but de sa visite Ducipe reprit son calme avec force.
L'espace d'un instant elle avait elle même crut à son tissu de mensonges, et s'était apprêtée à partir à la recherche de ce meurtrier imaginaire...
Elle jeta un rapide coup d'oeil aux elfes ne sachant trop s'ils avaient cru à son histoire quelque peu farfelue.
- Et me voila aujourd'hui, reprit-elle lasse mais déterminée, obligée de prendre le flambeau... mais c'est avec fierté que je le fais. Cependant, malgré toute ma bonne volonté j'ai du mal à gérer les affaires de mon défunt père aussi bien qu'il le faisait car je manque un peu d'expérience... Mon père me disait le plus grand bien des elfes avec lesquels il traitait. C'est pourquoi je serai honorée de travailler quelques temps avec vous si vous voulez bien me le permettre. Je suis persuadée que vos connaissances dépassent largement les miennes...ajouta-t-elle prenant soin de ménager leur égo.

[HRP : Oulah déjà une semaine sans que je réponde, désolé faut que je m'occupe plus souvent de toi ! Mais faut venir râler dans ces cas là tu sais, moi j'oublie vite, d'autant plus que je vois que tu as lu toutes les descriptions des dieux et des races, et tu t'investit dans les posts, c'est bien et ça va se voir au niveau de l'xp ! Pense à faire passer ton personnage au niveau 10 aussi, maintenant tu peux le faire.]

{Jet de charisme : 20
Elfe marchand : Jet de volonté (E) : 22
Cliente noble : Jet de volonté (E) : 8}

Tout son auditoir prit un air peiné, écoutant en silence alors que la hobbit déballait son histoire en débarquant dans la pièce. Le discours eut d'avantage de choc, de plus, car elle y mentionnait le froid des eaux glaciales du lac, que les elfes de laves craignaient plus que toute autre chose, car il était mortel pour eux. L'un deux acquiessa d'un air apitoyé alors qu'elle terminait son récit.
Une cliente humaine, drapée d'un manteau de fourrure tacheté, émue de toute cette histoire, et n'ayant visiblement pas bien compris que Ducipe ne travaillait pas dans cette boutique s'approcha d'elle la larme à l'oeil et lui tendit une grande pièce ronde, toute en or, signe que c'était un goz de valeur supérieur. Elle s'essuya les yeux avec un mouchoir et lui dit :

" Voilà pour vous, puissiez-vous vous arranger avec les elfes des flots pour qu'ils retrouvent son corps et ..., elle ravala un sanglot, ... lui offrir un enterrement décent pour le grand homme qu'il était, un petit homme par la taille mais un grand homme par le coeur, j'ai souvent traité avec lui ! J'espère que vous m'inviterez à la cérémonie funéraire. "

La femme se tourna vers un des elfes des laves et lui indiqua un grand collier de perles noires qu'il tenait dans la main droite. Dans la gauche, une bague en or surmonté d'un petit diamant.

" Vu les circonstances Alfredo, je vais vous prendre la rivière de perles, oh je suis en deuil ... pauvre Gozorich ... "

Quelques minutes plus tard, elle était sortie avec son achat et le commerce avait repris son cours dans la boutique. Un elfe des laves dans une tenue éclantante, toute parée de tissu doré vint la voir dans un coin et lui dit ces quelques mots en privé :

" Bien joué vous venez de me faire gagner une affaire, ce collier vallait 5 fois plus cher que la bague avec laquelle elle hésitait. Je vous remercie ! Votre histoire était très touchante d'ailleurs, mais nous n'avons jamais traité avec un Gozorich Aim, ça j'en suis certain ... mais personne d'autre n'a besoin de le savoir, n'est ce pas ? En tout cas si vous désirez travailler pour nous je pense qu'on peut trouver un arrangement, vous avez fait vos preuves !"

Ducipe étouffa un éclat de rire, face à la compassion sincère de la pauvre femme.
"Une humaine", constata-t-elle un sourire malicieux aux lèvres.
A mesure qu'elle parlait, cette pauvre femme ne faisait que conforter son opinion concernant les êtres de cette espèce.
En effet, au cours des années de travail en compagnie de son père, Ducipe avait eu l'occasion de traiter à plusieurs reprises avec des humaines, et avait même dressé même un petit profil de ces dames : êtres généralement sympathiques, sociales, piplettes, naïves, influençables, et quelques fois intelligentes, même si elle n'avait trouvé ce dernier caractère que chez très peu de personnes...

"Décidemment ces bonnes femmes... toutes les mêmes !" pensa-t-elle, glissant le précieux Goz dans l'une de ses poches intérieurs.

C'est alors qu'une idée lui traversa l'esprit, mais avant qu'elle ne pût faire quoique ce soit, un elfe dont la richesse des vêtements semblaient indiquer qu'il était le maître des lieux, l'interpella et lui glissa quelques mots..." Par Ogthen ! Il a compris que je bluffais... Quel esprit !" s'exclama-t-elle tout bas, se rendant soudain compte qu'il existait peut-être des êtres aussi intelligents qu'elle sur cette terre... Elle ne dit cependant rien à l'elfe, et lui fit signe de patienter un instant. Puis rattrapant la dame, elle repartit à la charge :

- Vous connaissiez mon pauvre père alors ! Aaah ! s'exclama-t-elle, faisant mine de réaliser soudain quelque chose. Mais ne seriez-vous pas cette char-man-te dame, qu'il visitait régulièrement au cours de ses voyages et dont il m'a sssi souvent parlé ? C'est un grand honneur pour moi de faire enfin votre connaissance chère madame, lui dit-elle avec chaleur.
Où qu'il soit mon père serait sans aucun doute très touché d'apprendre que sa "ravissante amie" comme il avait l'habitude de dire en parlant de vous, porte son deuil...
Elle feignit de sécher une larme apparue au coin de l'oeil avant d'ajouter : ce collier vous sied à merveille, vous portez le deuil avec tant d'élégance,... c'est dommage que vous ne preniez pas le bracelet qui va avec, vous auriez tant d'allure ce bijoux au poignet. Mais venez donc vous en rendre compte par vous-même, ajouta-t-elle l'invitant à la suivre.

Voyant que la femme ne la suivait pas, Ducipe réalisa soudain qu' elle s'adressait peut être à la mauvaise personne... C'est pourquoi s'excusant promptement elle revint sur ses pas, rouge de honte et de colère !

"J'aurai pourtant juré que c'était elle !", dit-elle, tapant du poing, tout en s'avouant qu'elle était incapable de dire si la cliente était brune ou blonde... car à vrai dire elle n'avait cessé de loucher du côté de son porte-monnaie, qui lui avait paru nettement plus intéressant.

De retour au Eclantants Ganternels, elle glissa un rapide " Désolée, j'avais une euh...une petite affaire à régler" à l'elfe richement vêtu avant de lui annoncer sur un ton qui se voulait ravi :

- Je vous remercie pour votre confiance Monsieur ...euh... comment dois-je vous appeler ? Et si vraiment j'ai fait mes euh..preuves comme vous le dites alors nous pouvons passer à autre chose, par exemple aux conditions de travail ... Dites-moi comment payez vous vos humm...collègues ? En fonction du nombre d'heures de travail ? ou du nombre de ventes réalisées ? Et bien sur je présume que je commence tout de suite n'est-ce pas ?

" Wehnelan Ganternel, dit-il en lui tendant la main, et vous vous appelez Ducipe Aim, c'est bien cela ?
Oui, et bien, concernant votre paie elle sera fonction de ce que vous aurez réussi à faire. J'ai coûtume de laisser le dixième du prix de vente à celui qui l'a vendu, j'espère que cela vous conviendra. Oh, bien entendu oui, vous commencez tout de suite, mais voyez-vous on vend toujours bien ce qu'on connait dans le détail : si vous perdez 10 secondes à trouver les arguments les plus pertinents pour un article vous perdez également beaucoup de crédibilité, je suis certain de ne rien vous apprendre après avoir vu votre prestation. Aussi je vous suggère d'aller examiner le stock, en même temps vous pourrez nous dire si vous voyez certains défauts, et puis si vous le classez par la même occasion, toute la boutique tournerait plus vite, nous pourrions espérer vendre plus de choses, qu'en dîtes-vous ? "